« Tout conte de fées est un miroir magique qui reflète certains aspects de notre univers intérieur et des démarches qu’exige notre passage de l’immaturité à la maturité. » Bettelheim, Psychanalyse des contes de fées.
Miss Van ou le temps qu’il faut pour devenir femme -
L’impressionnante évolution du travail de Miss Van est avant tout une évolution technique qui, de ses toutes premières apparitions en aplat de couleurs naïves – depuis longtemps effacées des murs de Toulouse en dépit quelques vestiges – , a transformé son dessin en une authentique recherche de soi. L’émergence de plus en plus précise de l’ombre, de l’ombre à la fois projeté et porté par le corps dessiné, a réalisé (rendu réel) ce corps qu’une lumière éclairait enfin. Là où, à l’origine, il n’y avait qu’une surface à couvrir, s’est peu à peu ouvert un espace dans lequel Miss Van se retrouve, sinon toute entière du moins en partie, au prix d’un dévoilement jouant subtilement de l’impudeur et de la pudeur. Tandis que le travail de Miss Van se déploie ainsi, le corps de l’espiègle petite fille se métamorphose en un corps de femme. Car enfin toute cette évolution technique n’eût pas de sens si elle ne soutenait pas une évolution essentielle: celle de l’être, c’est-à-dire celle du corps ! C’est par sa peinture, par cet incessant travail sur les murs de Toulouse, que Miss Van a grandi… >:<
